jeudi 14 janvier 2016

Sylvia de Leonard Michaels


Résumé


Un amour passionnel unit Leonard à Sylvia dans le New York des années soixante. Lui est un écrivain tourmenté, elle une amante excessivement jalouse et possessive. Vivant au rythme halluciné du Greenwich Village de l'époque, celui du jazz de Miles Davis et de la prose de Kerouac, Leonard nie la réalité, refusant de voir l'issue tragique où l'entraîne sa relation destructrice... 


Publié pour la première fois en 1992
150 pages





Ce que j'en pense

Ce petit livre traitait dans ma bibliothèque depuis bien longtemps maintenant. En cherchant un nouveau roman à lire, je suis tombée sur celui-là et après avoir lu le résumé, je me suis dit que j'avais bien envie de le lire maintenant.

Sylvia est une histoire d'amour autobiographique entre Leonard et Sylvia. Leonard est un jeune homme des plus normaux, alors que Sylvia est dérangée au plus haut point. Tout au long du roman, on se demande comment un homme si bon, si tendre peut aimer une femme comme elle. À plusieurs reprises, Leonard réalise que Sylvia est déséquilibrée mentalement et qu'elle fait exprès de lui faire du mal. Parfois, elle lui dit certaines choses dans le seul but de le blesser. Pourtant, il ne la quitte pas. Lui qui rêve d'écrire, il ne peut même pas s'enfermer tranquille dans une pièce, car Sylvia se sent alors délaissée et elle pense que Leonard ne l'aime plus. Il lui arrive même pas de tirer le téléphone contre le mur, ou même la machine à écrire de Leonard. Elle est folle, elle est méchante, il n'y a rien de bon en elle. Je sais que certaines personnes, comme Leonard, mettrait tout sur le dos de la maladie mentale... mais tout de même, elle n'essaie même pas d'aller mieux ou d'être gentille avec Leonard.  Franchement, cette femme est un monstre.

« Sylvia a découvert en moi une maladie sentimentale handicapante. Nous l'alimentions chacun à notre façon. Je n'étais pas gentil, pensai-je, alors qu'elle était un précieux mécanisme dont les ressorts et les engrenages d'une extrême fragilité avaient été brutalement endommagés par le chagrin. Cette peine lui donnait accès à la vérité. Si Sylvia disait que j'étais méchant, elle avait raison. J'en ignorais la raison, mais c'était parce que j'étais méchant. Aveuglé par la méchanceté. »

Leonard est un homme très fidèle et qui prend bien longtemps à réaliser que sa vie serait mieux sans Sylvia. Pourtant, même s'il le sait, il n'arrive pas à s'éloigner d'elle bien longtemps. C'est triste, car un homme comme lui mérite qu'on l'aime à sa juste valeur. Il a tout fait pour Sylvia et elle ne l'a jamais remercié. Je pense que, juste pour ça, jamais je ne pourrai apprécier cette femme. 

Le côté autobiographique de ce récit est troublant. Dès les premières pages, dès les premières chicanes, on se demande comment une relation aussi malsaine peut perdurer. Dans les années soixante, les maladies mentales étaient très tabous, alors c'est sûrement pour cette raison que Leonard a toujours choisi d'endurer les sautes d'humeurs de sa compagne. Il a été un amoureux et un mari hors pair pour cette femme et j'espère qu'elle réalise qu'elle ne l'a jamais mérité. 

« Je décrivais nos disputes dans un journal intime car j'étais de moins en moins capable de me rappeler comment elles débutaient. Une insulte proférée par inadvertance, puis une colère disproportionnée. Je ne savais pas pourquoi cela arrivait. J'étais l'objet d'une terrible fureur, mais qu'avais-je fait ? Qu'avais-je dit ? Parfois, j'avais l'impression que cette rage n'était pas vraiment dirigée contre moi. Je me trouvais simplement sur la ligne de tir[...]. »

À mes yeux, le point le plus fort de ce roman est l'écriture de l'auteur. Leonard Michaels est un écrivain qui a été trop peu connu. Pourtant, sa plume est exceptionnelle, très poétique et enivrante. Même si l'histoire relatée est atroce, la plume de Leonard Michaels nous charme complètement.

Pour conclure, je pense qu'il est important de lire ce roman pour réaliser à quel point certaines relations peuvent être malsaines. Il est extrêmement rare qu'elles le soient à ce point, mais je pense que lire ce petit roman peut faire ouvrir les yeux des gens sur leur propre relation. De plus, avec ses 150 pages, il se lit très bien.

« Il aurait été facile de quitter Sylvia. Si cela avait été difficile, je l'aurais peut-être fait. » 

★★★☆☆

dimanche 10 janvier 2016

La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker

Résumé
À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois.
Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Publié en 2012 aux Éditions De Fallois
 854 pages


Ce que j'en pense

En mai 2015, j'ai acheté ce roman, car il me donnait vaguement envie. Je n'en avais jamais entendu parler, mais en feuilletant quelques pages, l'histoire me semblait prometteuse. Je n'aurais pas pu mieux dire, car ce livre a été un gros coup de coeur et il fait parti de la liste des meilleurs livres que j'ai lus de ma vie. 

Le résumé sur la quatrième de couverture décrit très bien l'histoire, alors je ne pense pas que ce soit nécessaire que j'en rajoute. Cependant, laissez-moi vous dire à quel point cette histoire est prenante, à quel point je combattais le sommeil afin de pouvoir lire juste une page de plus, juste un chapitre de plus... Durant les 800 pages, on ne cesse de découvrir de nouvelles choses, car cette histoire concernant la mort de la petite Nola est bien plus sordide qu'on pourrait le croire. Jamais je n'aurais deviné le meurtrier. Ce qui m'a plu, c'est qu'il y a plusieurs histoires toutes mélangées ensemble. On veut savoir qui a fait du mal à Nola, mais on veut aussi savoir ce qui s'est réellement passé entre Harry et elle. De plus, on est curieux de voir comment Marcus va s'en sortir avec l'écriture de son roman sur l'enquête qu'il mène. Bref, ce roman nous tient en haleine du début à la fin, de A à Z. 

« - Mais Harry, tout est dans votre livre !
- Tout, Marcus, tout. Mais personne n'a jamais cherché à comprendre. Tout le monde a fait de grandes analyses de textes, en parlant d'allégories, de symboles et de figures de style dont je ne maîtrise même pas la portée. Alors que tout ce que j'avais fait, c'était écrire un livre sur Nola et moi. »

Pour ce qui est des personnages, il est important de savoir qu'il y en a énormément, mais que ce n'est jamais perturbant. Marcus, surnommé Le Formidable durant sa jeunesse, est un homme qui veut paraître parfait devant tout le monde. Il veut être admiré de tous et j'avoue que ça m'a énervé. À un moment, je me demandais si j'allais aimer ma lecture à cause de lui... Puis, la même chose est arrivé avec Harry: il m'exaspérait et je ne le supportais plus. Et c'est arrivé avec Nola, avec Jenny, avec tous les autres personnages.. Et c'est là que j'ai réalisé l'ampleur de ce roman: Joel Dicker peint un portrait de la société normale. Dans la vie, on ne peut jamais être en accord avec les choix de tout le monde, même de nos proches. Ça ne veut pas dire qu'on ne les aime pas pour autant. C'est pourquoi je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé le personnage de Marcus, car il est humain et il fait des erreurs comme tous les autres. Cela va de même pour les autres personnages.
Je ne peux pas parler des personnages sans parler de la relation qui unit Marcus et Harry. Ils sont amis, ils sont frères: ils tiennent tellement l'un à l'autre. Malgré leur différence d'âge, ils ont grandi ensemble. Harry a appris d'innombrables choses à Marcus, mais je pense que le contraire est aussi vrai. Sans Marcus. la vérité sur Nola n'aurait jamais été dévoilé. Ce duo est l'un de mes préférés, et de loin. Je ne vous mens pas: je pense que j'aurai du mal à me remettre de ce roman.
Un autre aspect fascinant concernant les personnages est que, comme il y a 800 pages, Joel Dicker a bien pris le temps de nous dévoiler certaines parties de la vie de ses personnages. Au début, il m'arrivait de me dire que ces passages étaient insignifiants, qu'ils ne servaient à rien. Mais non ! Plus on avance, plus on réalise que tout est lié et que tout le monde a vécu ce drame du mieux qu'il a pu. 

« Si les écrivains sont des êtres si fragiles, Marcus, c'est parce qu'ils peuvent connaître deux sortes de peines sentimentales, soit deux fois plus que les êtres humains normaux : les chagrins d'amour et les chagrins de livres. Écrire un livre, c'est comme aimer quelqu'un : ça peut devenir très douloureux. »

Un fait intéressant est que chaque chapitre commence à un conseil de Harry pour Marcus. Il concerne soit l'écriture, la boxe ou simplement la vie. Ces petits passages sont de loin ceux que j'ai préféré.  En avançant dans la lecture, on réalise aussi que chaque conseil nous donne une idée de ce que parlera le prochain chapitre. De plus, pour accentuer le suspense, les chapitres sont en ordre décroissant ce qui fait qu'on est bien conscient du compte à rebours qui est en cours. 
L'écriture de Joel Dicker est une belle révélation pour moi. J'ai noté plusieurs beaux passages et ses mots m'ont charmé. Je n'ai rien de négatif à dire à ce sujet. Je pense que sa plume peut plaire à un grand nombre de gens puisqu'elle est douce, mais cru par moments.

Bref, comment vous faire comprendre à quel point j'ai adoré ce roman ? J'y pense encore et j'ai presque envie de le relire malgré son nombre de pages. Je suis loin d'être une fan de thriller, mais je vous le dis: celui-ci mérite d'être lu. C'est un bijou, une merveille. Je suis tellement contente d'avoir pris l'initiative de le lire. Faites comme moi et n'attendez plus !
Sur ce, je vous laisse sur cet extrait qui dit ce que j'ai toujours cherché à expliquer:

« Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé. »

★★★★★

lundi 4 janvier 2016

Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven


Résumé

L'histoire d'amour de Violet qui réapprend à vivre avec Finch qui veut mourir. 

« Je voudrais te poser une question. Crois-tu que ça existe, un jour parfait ? »




Publié en 2015 aux Éditions Gallimard Jeunesse
370 pages







Ce que j'en pense

À chaque fois que j'allais en librairie, ce livre me faisait de l'oeil. À chaque fois, je le prenais dans mes mains, je le regardais longuement et je le reposais puisque je le trouvais assez cher (30$). Le 24 décembre, c'est avec le plus grand des bonheurs que j'ai déballé ce livre. Je remercie grandement mon frère de me l'avoir offert.

Tous nos jours parfaits raconte l'histoire d'amour de Theodore Finch et de Violet Markey, deux jeunes adolescents qui sont habités par de grandes souffrances. Eleonor, la soeur aînée de Violet, est décédée dans un accident de voiture et, depuis, Violet ne monte plus en voiture et elle n'écrit plus. En d'autres mots, elle a arrêté de vivre et elle se contente d'exister. Finch, tant qu'à lui, vit dans une drôle de famille. Ses parents sont séparés et sa mère ne s'occupe pratiquement pas de lui. Il voit son père tous les dimanches, mais les deux hommes ne s'apprécient guère. À l'école, tout le monde le surnomme le « felé » et il a très peu d'amis. Par dessus tout ça, il est victime de graves sautes d'humeurs qu'il n'arrive pas à contrôler. Bref, Violet et Finch ont du mal à trouver un certain bien-être. 
Leur rencontre a donc lieu sur le toit de l'école, au bord du vide. Les deux y sont pour se suicider. Cependant, Finch finit par convaincre Violet de ne pas sauter et ils redescendent tous les deux. Drôle de rencontre, direz-vous, mais cette rencontre changera leur vie à tout jamais. Pour le meilleur et pour le pire...

« Je connais assez bien la vie pour savoir qu'on ne peut pas compter sur les choses pour demeurer telles qu'elles sont, ou rester à portée de main, même si on ne souhaite que ça. On ne peut pas empêcher les gens de mourir. On ne peut pas les empêcher de partir. On ne ne peut pas s'empêcher soi-même de partir non plus. Je me connais assez pour savoir que personne ne peut me tenir éveillé, m'empêcher de sombrer dans le Grand Sommeil. Ça ne tient qu'à moi. Mais bon sang, que cette fille me plait. »

Dès le premier chapitre, nous sommes dans la tête de Finch. On se laisse facilement charmer par son côté différent et assez bizarre. En effet, Finch change souvent de style, de personnalité. Parfois, il prend un accent australien, d'autres fois un accent britannique. Son style est constamment en changement: il peut passer du bad boy au clochard sans perdre une once de charme. C'est simple: j'adore Theodore Finch. Il m'a beaucoup rappelé Holden de l'Attrape-coeurs ce qui joue en sa faveur. Il est attachant et j'aurais aimé que le livre ne se termine jamais juste pour continuer à découvrir tout ce qui se passe dans sa tête. 
Violet, tant qu'à elle, m'a bien plu, mais pas comme Finch. Avant la mort de sa soeur, elle faisait parti de la bande populaire de l'école et elle sortait avec le garçon parfait. Après la perte d'Eleonore, plus rien de cette vie ne l'intéresse. Lorsqu'elle rencontre Finch, elle a le même réflexe que tout le monde: elle le renie et ne veut rien savoir de lui. Avec le temps, elle décide de devenir amis avec lui et j'ai aimé qu'elle apprenne à le connaître sans trop le juger. Finalement, la jeune fille ne m'a pas marquée comme Theodore, mais j'ai apprécié être témoin de son évolution tout au long de son deuil. 

Dans ce roman, il y a beaucoup d'allusions à d'autres livres et même si ce n'est pas toujours important, ça m'a fait sourire à chaque fois. Dans une phrase, mes deux livres préférés, La Cloche de Détresse et L'Attrape-coeurs, sont nommés. Je pensais rêver tellement j'étais contente. C'est idiot, mais c'est vrai. 

« J'ai appris qu'il y avait du bon dans ce monde, si on prend la peine de bien chercher. J'ai appris que tous les êtres humains ne sont pas forcément décevants, moi y compris, et j'ai appris qu'un tas de terre de trois cent quatre-vingt-sept mètres peut sembler plus haut qu'un clocher quand on s'y perche avec la bonne personne. »

L'écriture de Jennifer Niven est charmante et enivrante. J'ai noté plusieurs passages que je m'amusais à relire et à relire. Cependant, je pense que j'aimerais relire ce livre en Anglais afin de lire la version originale sans traduction. Un effet intéressant de la narration et qu'à chaque chapitre, elle change. Comme ça, on est dans la tête des deux personnages et on peut mieux comprendre leurs visions des évènements.

Bref, je vois bien que ma chronique commence à s'allonger, mais je ne pouvais faire autrement. Je conseille ce roman à tout le monde qui ont aimé Nos étoiles contraires ainsi que Eleonor & Park (comme mentionné sur la quatrième de couverture). De plus, ce roman traite de maladie mentale, alors je pense que tout le monde doit se sensibiliser à ce sujet. Sur ce, n'hésitez plus et foncez lire ce livre !

« Je me souviens de sa main dans la mienne, de la sensation que quelqu'un, que quelque chose m'appartenait. » 

★★★★★

vendredi 1 janvier 2016

(Bilan) BONNE ANNÉE 2016 !



En ce premier janvier, il était important pour moi d'écrire un petit quelque chose. 
Tout d'abord, je vous souhaite à tous une bonne année 2016, j'espère qu'elle sera remplie de bonnes surprises et de bonheur. Côté résolution, je n'en ai pas vraiment. Toutefois, j'aimerais bien commencer à intégrer le végétarisme dans ma vie. J'y pense depuis un moment déjà et quoi de mieux qu'une nouvelle année pour se motiver ? 
Du côté lectures, je me lance un petit défi: j'aimerais lire au moins 52 livres cette année, ce qui revient à un livre par semaine. Avec l'école, ce n'est pas toujours évident de lire mes livres personnels, mais je pense que je peux y arriver. 

Pour revenir un peu en arrière, en décembre, j'ai lu 4 livres. Ce n'est pas grand chose, mais j'ai fait de belles découvertes avec ces quatre lectures, alors je suis comblée. J'aurais pu lire davantage, mais vers la fin du mois, j'ai découvert la série Pretty Little Liars alors la lecture a été mise de côté... 

Sur ce, je vous souhaite de belles lectures et de belles découvertes dans toutes les sphères de votre vie. Prenez soin de vous et de vos proches.

2016, PLEASE BE GOOD TO ME